lundi 26 octobre 2015

Le cimetière

Cette semaine, vous allez peut-être vous rendre au cimetière à l'occasion de la fête de la Toussaint.

Pendant des siècles, les lieux étaient situés dans les villages, souvent autour de l'église, du moins chez les catholiques.
Les protestants, et ils sont nombreux à St-Geniès à compter du XVIème siècle, n'accordent pas une telle importance au lien entre les sépultures et Dieu.
Plus! Les catholiques, uniques maîtres


du village à partir de 1685 ne veulent pas que des personnes d'une autre religion soient enterrées en terre consacrée. Les protestants sont donc inhumés ailleurs: dans leurs champs, dans la cave de leur maison, voire dans les plafonds.

Après la Révolution, les choses se normalisent. A partir de la moitié du XIXème siècle, en bonne partie pour raison d’hygiène, les cimetières vont être construits en dehors des villages.

A Saint-Geniès où les communautés religieuses restent marquées, il est construit, côte à côte, deux cimentières... C'est pour cela que nous avons deux entrées.

Avec la loi de 1905 sur la laïcité, certains souhaitent abattre le mur qui les séparent. Mais ce ne sera pas si simple. Plus tard encore, il faudra prévoir des agrandissements.

Le cimetière que nous connaissons est le résultat de tout cela, fruit des communautés religieuses, des lois, des besoins, etc.

Et si vous vous rendez dans ce lieu cette semaine, allez déambuler dans sa partie la plus ancienne.
Vous pourrez y voir quelques sépultures représentatives de la société de notre village, au début du XXème siècle. Parmi celles-ci figure le tombeau de Frédéric Desmons.







mardi 20 octobre 2015

Frédéric Desmons, l'homme aux trois vies simultanées

Mardi soir, était organisée, en partenariat avec l'AMFD,  une conférence pour les adhérents de l'association Amphore à propos de Frédéric Desmons, qui vécut à Saint-Geniès et marqua, par son action, toute la société française.

Il naît en le 14 octobre à Brignon, fils posthume de Frédéric Desmons, notaire royal et de Juliette Bernis. Sa famille est composée d'ardents protestants.

Après des études à Nîmes puis à Genève, il devient pasteur. Il arrive à Saint-Geniès en 1857. Il y restera 24 ans. En 1860, il se marie avec sa cousine, Juliette Bernis. De cette union va naître, le 31 octobre 1861,  une fille prénommée Ernestine Émilie.

Parallèlement à son métier de pasteur, Frédéric Desmons est initié à la franc-maçonnerie en 1863. Il deviendra grand maître du Grand Orient de France.

En 1881, il renonce à sa charge pastorale lors d'un discours au temple de Saint-Geniès. On a beaucoup de mal à imaginer la réaction des fidèles; étaient-il fiers ? déçus? en colère ? déprimés ?

Peu de temps auparavant, il était devenu député radical-socialiste du Gard. A cette époque, ce mouvement était situé très à gauche de l’échiquier politique. On peut lire et mieux comprendre son engagement auprès des mineurs du bassin de la Grand Combe.
Une phrase prononcée à la chambre des députés est restée célèbre: "la république sera démocratique et sociale ou elle périra".
Frédéric Desmons sera ensuite sénateur du Gard. Il décède le 4 janvier 1910 alors qu'il est vice-président du Sénat.

Ses obsèques auront lieu à Saint-Geniès où une foule immense est présente. Il est inhumé au cimetière du village.






mardi 13 octobre 2015

Louis Guizot, une histoire d'amour et de convictions


Aujourd'hui, une école et une rue portent ce nom dans notre village. Mais qui était Louis Guizot?

Les Guizot sont des bourgeois protestants, depuis longtemps enracinés à St Geniès.
En 1726, deux frères, Paul et Louis, partent faire fortune à Saint-Domingue, "la perle des Antilles" et achètent des plantations au Cap Français.  Mais, en 1740, Paul rentre seul au pays avec un peu d'argent. Moins de 2 ans après, arrive son esclave guinéenne, noire, enceinte au moment de son départ.
Elle se nomme  Catherine Rideau et son fils s’appelle Louis ... Ferrier.
La maman se sent très isolée à Saint-Geniès. Paul Guizot, après l'avoir affranchie,  choisit de la laisser partir avec un revenu.
Louis grandit, fait des études et se marie en 1760 avec Marie Boisson, fille d'un marchand de Saint-Geniès.
Suite à un long combat juridique mené par sa famille, il devient Louis... Guizot.
Outre ses connaissances, Louis, qui  possède du charisme, est un homme de convictions. Il fait parti des quatre délégués qui portent le Cahier de Doléances du village lors des États-Généraux.
Des historiens assurent que ce texte est le creuset des articles 10 et 11 de la déclaration des Droits de l'Homme sur la libre pensée et les opinions.
Il est élu maire de Saint-Geniès le 7 février 1790 avec 167 voix sur 176.
A ce titre, il est le premier maire de couleur en France. Il devient par la suite Président de la Fédération de Gardonnenque, forte de 12000 hommes et membre du directoire du Gard.
Louis Guizot est jacobin, fédéraliste, opposé aux Montagnards, centralisateurs qui prônent la Terreur.

Arrêté et jugé, il est condamné à échafaud. Il est exécuté avec sept autres personnes le 3 juillet 1794, place de la Révolution, aujourd'hui l'Esplanade à Nîmes.
Pour en savoir plus sur ce personnage hors du commun, vous pouvez trouver un article très complet de Roger Little, "un maire noir sous la Révolution"

Pissou évoquant Louis Guizot devant sa maison lors des dernières journées du Patrimoine.





lundi 5 octobre 2015

Le pont vieux ou pont de Clermont

D'où vient son nom "Clermont"?
Certains disent qu'il est situé près de l'ancienne maison du même nom; d'autres affirment qu'une personne ainsi nommée a eu un accident et a heurté le parapet dudit pont...

Ce pont semble fort ancien. Il est cité dans les textes anciens. Il pourrait dater du 14ème siècle et a été maintes fois endommagé et réparé.
Jusqu'au début du 20ème siècle, il était le seul à permettre de franchir l'Esquielle à sec pour se rendre à Sauzet ou Moussac.
La plus ancienne photo que nous possédons, sans doute prise vers 1910,  le montre avec ses 4 arches, en été, avec peu d'eau dans la rivière. Deux lavandières s'affairent à leur linge. A l'extrême gauche, on remarque des tonneaux. L'économie de notre village était déjà fortement viticole.

Dans la photo suivante, prise sans doute vers 1960, la rivière a été cimentée. 
La dernière photo doit avoir une quarante d'années.
On peut remarquer que, seules, deux arches restent visibles. 
En cas de crue, l’écoulement de l'eau se retrouve forcément limité.

Comme d'habitude, si vous avez des informations, des documents  ou des photos, n'hésitez pas à nous en faire part!